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Une vidéo me montre mon image. La bande défile rapidement sans que je puisse la retenir. Dans la vidéo, je ne bouge pas. Je suis complètement immobile. Ces images de moi me dépassent frénétiquement. Je ne peux les voir, mais je les regarde. Et je me regarde regarder. À toute vitesse, ces images passent. Elles quittent mon regard. Elles me quittent. Ces images qui ne sont maintenant plus que dans la mémoire. Et la bande vidéo continue de jouer. Je vois des images. Le rythme est rapide. La vidéo est fixe. Elle me montre un plan statique. Une image fixe. Toujours la même, sans mouvement visible. On me présente un corps immobile. C’est le mien. Moi qui me regarde, je ne bouge plus. Je ne bouge pas. Le temps s’écoule et les images passent. Elles filent. Je file. Je cherche dans les images un endroit où me poser. Tout comme dans l’inaction, j’y trouve un moment de pause. Je suis comme l’eau, je peux être stagnant, mais je coule. Et je crois que, dans cette certitude que mon temps s’écoule, se trouve un intérêt romantique. Par-là, je cherche à faire face à la nature. Peut-être pour me convaincre de ma condition? Je ne sais pas. Je ne crois pas. Je reste pour le moment avec cette idée d’une vague qui me heurte. Je ne veux pas être frappé, mais happé!  Je vous quitte simplement en vous disant que :  

« Je ne me suis jamais senti aussi en vie que cette fois où je me suis cogné le petit orteil sur le coin d’une table. »

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